- COMMENSALISME
- COMMENSALISMECOMMENSALISMEEn éthologie animale, on désigne par commensalisme une association régulière entre deux espèces vivantes se retrouvant d’une façon constante même dans des localités fort éloignées. De telles associations entre hôte et commensal apportent un abri à ce dernier et favorisent sa nutrition; elles entraînent des différenciations marquées notamment au point de vue psychophysiologique, comme le démontrent divers exemples.On citera d’abord la classique association entre poissons, le squale et le pilote, ou le squale et le rémora; le rémora se fixe sur le squale par une nageoire dorsale transformée en ventouse. D’autres poissons (Trachichthys ) sont associés avec une actinie, le poisson se tenant au milieu des tentacules; si l’actinie se referme, le poisson est recouvert par les tentacules porteurs de nématocystes redoutables qui n’exercent aucune action sur lui; il jouit donc d’une immunité vis-à-vis des poisons urticants de l’actinie. Les mêmes remarques s’appliquent à l’association des méduses acalèphes ou des physalies avec des amphipodes ou des poissons. Ce type d’association s’observe fréquemment dans les récifs coralliens.Parfois le commensal (crabe, le plus souvent) déforme, pour s’abriter, l’animal près duquel il se réfugie en produisant une sorte de galle. Ont été décrits encore des assemblages entre un sipunculien et un polypier solitaire, entre des balanoglosses et des annélides polychètes, entre de petits crustacés porcellanes et des annélides polychètes: sur 99 chétoptères récoltés, 11 seulement n’hébergeaient pas de crustacés; 75 tubes de chétoptères renfermaient 176 crustacés; le courant d’eau de l’annélide est indispensable à la respiration du crustacé. La Nereis , annélide polychète, s’associe avec le pagure Eupagurus bernhardus abritée dans la coquille que ce dernier a adoptée. Placée sous la bouche du pagure, elle saisit avec sa trompe une partie des aliments de son hôte. Des actinies se fixent sur la coquille qui héberge le pagure; celui-ci profite donc de la protection exercée par les nématocystes des actinies.La faune terrestre présente aussi des exemples de commensalisme, peut-être moins bien définis. Des oiseaux se posent sur des ongulés et leur enlèvent les tiques ou les larves d’insectes qu’ils portent (Buphagus ou pique-bœufs en Afrique). Les exemples les plus nombreux concernent le commensalisme chez les insectes sociaux. Des animaux variés (acariens, araignées, isopodes, collemboles, diptères, hémiptères, microlépidoptères, orthoptères, coléoptères) existent dans les fourmilières; vivant en synœcie avec les fourmis, ils partagent leur habitat et se nourrissent des débris de nourriture des hôtes et même des cadavres de ceux-ci; les fourmis sont indifférentes à leur présence, mais recherchent d’autres espèces, les symphiles, qu’elles nourrissent et soignent parce qu’elles sécrètent des substances aromatiques dont ces fourmis sont friandes. Les divers symphiles (coléoptères surtout) fréquentent des fourmilières d’espèces déterminées. Un certain nombre de symphiles présentent des formes et des comportements semblables à ceux des fourmis, devenant ainsi plus ou moins mimétiques de leurs hôtes.Certains symphiles exercent un rôle néfaste en dévoyant l’activité normale de leurs hôtes. On observe des faits analogues au sein des termitières.• 1874; de commensal♦ Biol. Association d'organismes d'espèces différentes, profitable pour l'un d'eux et sans bénéfice ni danger pour l'autre. Commensalisme et symbiose.commensalisme [kɔmɑ̃salism] n. m.ÉTYM. 1874; de commensal.❖♦ Biol. Association d'organismes d'espèce différente, profitable pour l'un d'eux et sans danger pour l'autre (différant du parasitisme). → Mutualisme, symbiose.
Encyclopédie Universelle. 2012.